Le point de départ de ce projet a comme base de réflexion et d’écriture la volonté pour un artiste de tendre vers la meilleure rencontre avec son public. Privé de public depuis tellement longtemps, est-ce que celui-ci sera indulgent, exigeant, bienveillant ou tout simplement à sa place ?
Ce moment historique, de privation de spectateur durant une période assez longue, n’est que le prétexte à l’élaboration d’une écriture sur la condition et le rôle de l’artiste face au public, sur le sort donné aux artistes et sur leur place dans une société ultra-mondialisée et économique. Mais aussi la volonté de donner la parole au public, présent au spectacle, comme dans une grande assemblée populaire.

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Le but est d’être en rapport direct avec le public, de lui donner la parole, tout en ayant une écriture théâtrale construite. Il y aura une connivence entre les acteurs et le public, un échange direct, avec cette envie de permettre au public d’intervenir, de prendre part, de donner son avis et prendre position sur le déroulement du spectacle en cours. Les comédiens seront une sorte de « président d’assemblée »,distillant la parole, gérant les débats. Une histoire qui se fait, se défait, se construit et se reconstruit au fur et à mesure des réactions du public.

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Ce spectacle devra se situer dans une rue, bordée de part et d’autre de trottoirs. Sur chaque trottoir seront installées 50 chaises noires, surmontées d’une ombrelle blanche. Les comédiens joueront au milieu de cette configuration scénique. Une scénographie en bi-frontale. L’importance de la rue, bordée de trottoirs : espace symbolique et symbolisant le débat populaire, pour traverser les discussions, passer d’une idée à l’autre, et changer de position tout au long du spectacle. De ce fait, le public pourra être mouvant, selon le bon vouloir des acteurs. Changer de bord, se permettre de modifier son jugement. Ainsi, cette scénographie souhaite confronter le public à ses propres propos, à son propre regard et sa parole sur l’histoire en cours.
La bi-frontalité impose d’être vu et d’oser s’exprimer, enclenchant la réaction de l’Autre.